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est un éditeur artisan établi en Champagne (dans le petit village de Bannes)
qui a aussi eu pendant 26 ans un atelier en Île de France (dans le petit village de Paris),
mais ne l'a plus.
L'atelier de Bannes.

Quand je suis avec un ami, je ne pense pas toujours (généralement : pas du tout) à le prendre en photo. Je suis avec l’ami, et c’est tout, et c’est bien. Je n’ai pas de photo d’Edmond. J’ai pris la photo de ce portrait sculpté d’un autre qui se prétend imprimeur de face, juste après avoir quitté Edmond, la dernière fois que je l’ai vu. C’était probablement à l’abbaye de Bassac.
Je ne lis plus la presse ni les journaux depuis bien longtemps. J’écoute la radio et je regarde les informations télévisées de façon épisodique. Je ne suis abonné à aucun site internet d’information. Je n’ai pas appris la mauvaise nouvelle au moment où elle est arrivée : Plein Chant est en deuil, Edmond Thomas est mort. Elle vient à peine de m’être transmise aujourd’hui par mon épouse Catherine qui voulait lui acheter un livre.
Malgré le fait que nous ne nous voyions pas beaucoup en raison de notre éloignement géographique, j’aimais Edmond d’une amitié forte et sincère. Je pensais souvent à lui, et je continuerai à le faire. J’aimais son radicalisme anti-grandes-villes et anti-parisianisme. J’aimais sa très grande culture. J’aimais son amour pour les prol, les auteurs prolétariens, amour que je partage sans en avoir la connaissance qu’il en avait. Je me souviens de ma première visite à Bassac pour aller le voir. Il habitait encore un bout de l’abbaye. Nous avons passé une soirée entière à bavarder assis côte à côte sur un canapé en sirotant du cognac (si je me souviens bien). Face à nous, un grand et haut mur, rempli d’étagères bourrées de livres. Je l’ai complimenté sur cette bibliothèque, il m’a répondu que ce n’était pas toute sa bibliothèque, seulement les auteurs prolétariens. Je ne m’émeut pas très souvent devant la bibliothèque des amis ou des relations, mais là je fus impressionné.
Je pense qu’il appréciait en moi mon radicalisme de typographe au plomb, « à l’ancienne », comme il convient de dire de nos jours où tout est numérique, pas encore les bipèdes mais je ne désespère pas (ou plutôt, si !), on finira bien par y arriver. Lors de cette longue conversation, il avait apprécié une de mes idées — que je me suis bien empressé de ne pas réaliser — qui consistait en la création d’une collection de petits livres dont chaque volume aurait été réalisé dans un procédé d’impression différent. Une sorte de manuel technique appliqué en plusieurs tomes. J’avais même poussé le vice jusqu’à imaginer que ce pourrait être le même texte repris à chaque fois. Ce qui lui avait paru un peu excessif.
Nous ne nous voyions que peu souvent mais nous ne manquions pas de nous envoyer mutuellement nos cartes de vœux, non pas des cartes, mais des petits livres, tant pour lui que pour moi. Et à chaque fois, il me grillait au poteau. À chaque fois sa carte me parvenait avant qu’il ne reçoive la mienne. Cette année encore, je vais attendre la sienne, dans l’espoir qu’elle me parvienne… je vais lui envoyer la mienne, pour une fois, elle arrivera peut-être la première.
Il est l’un des deux seuls possesseurs d’un petit livre de George Auriol que j’ai publié en 2023. Un conte humoristique dont je possède le manuscrit. Edmond avait publié un recueil de contes d’Auriol quelques années auparavant, avec le concours précieux de François Caradec. Un ouvrage remarquable plein d’humour et de typographie. Je ne pouvais faire autrement que de le citer dans la notule explicative qui terminait mon petit opuscule. Et je ne suis fait un plaisir de le lui envoyer dès les 10 premiers exemplaires terminés de mon tirage. Il m’en a remercié mais il n’a jamais su que, mécontent de la trop forte rigidité de la couverture de ce petit ouvrage, je n’étais pas allé au-delà de la fabrication du 10e exemplaire. Je me suis promis de réimprimer la couverture sur un papier plus souple, mais le travail reste encore à faire.
La dernière fois que nous nous sommes vus, à Bassac, c’était le 24 août 2021, jour anniversaire de mon épouse avec laquelle j’étais passé le voir. En raison du côté un peu exceptionnel de la date, il nous retint à dîner, et à coucher. Il nous fit visiter sa maison, son imprimerie, hélas inerte en raison d’une panne irréparable de sa presse, et nous avons bavardé jusqu’à plus d’heure. Au moment de nous quitter, dans la matinée du lendemain, il me proposa d’emporter un bon gros paquet de feuilles de papier vierges qu’il avait en stock et dont il ne pouvait plus se servir puisqu’il ne pouvait plus imprimer. Le papier est maintenant dans mon atelier. Je compte bien en faire quelque chose en pensant à lui.

Quand je suis avec un ami, je ne pense pas toujours (généralement : pas du tout) à le prendre en photo. Je suis avec l’ami, et c’est tout, et c’est bien. Je n’ai pas de photo d’Edmond. J’ai pris la photo de ce portrait sculpté d’un autre qui se prétend imprimeur de face, juste après avoir quitté Edmond, la dernière fois que je l’ai vu. C’était probablement à l’abbaye de Bassac.
Je ne lis plus la presse ni les journaux depuis bien longtemps. J’écoute la radio et je regarde les informations télévisées de façon épisodique. Je ne suis abonné à aucun site internet d’information. Je n’ai pas appris la mauvaise nouvelle au moment où elle est arrivée : Plein Chant est en deuil, Edmond Thomas est mort. Elle vient à peine de m’être transmise aujourd’hui par mon épouse Catherine qui voulait lui acheter un livre.
Malgré le fait que nous ne nous voyions pas beaucoup en raison de notre éloignement géographique, j’aimais Edmond d’une amitié forte et sincère. Je pensais souvent à lui, et je continuerai à le faire. J’aimais son radicalisme anti-grandes-villes et anti-parisianisme. J’aimais sa très grande culture. J’aimais son amour pour les prol, les auteurs prolétariens, amour que je partage sans en avoir la connaissance qu’il en avait. Je me souviens de ma première visite à Bassac pour aller le voir. Il habitait encore un bout de l’abbaye. Nous avons passé une soirée entière à bavarder assis côte à côte sur un canapé en sirotant du cognac (si je me souviens bien). Face à nous, un grand et haut mur, rempli d’étagères bourrées de livres. Je l’ai complimenté sur cette bibliothèque, il m’a répondu que ce n’était pas toute sa bibliothèque, seulement les auteurs prolétariens. Je ne m’émeut pas très souvent devant la bibliothèque des amis ou des relations, mais là je fus impressionné.
Je pense qu’il appréciait en moi mon radicalisme de typographe au plomb, « à l’ancienne », comme il convient de dire de nos jours où tout est numérique, pas encore les bipèdes mais je ne désespère pas (ou plutôt, si !), on finira bien par y arriver. Lors de cette longue conversation, il avait apprécié une de mes idées — que je me suis bien empressé de ne pas réaliser — qui consistait en la création d’une collection de petits livres dont chaque volume aurait été réalisé dans un procédé d’impression différent. Une sorte de manuel technique appliqué en plusieurs tomes. J’avais même poussé le vice jusqu’à imaginer que ce pourrait être le même texte repris à chaque fois. Ce qui lui avait paru un peu excessif.
Nous ne nous voyions que peu souvent mais nous ne manquions pas de nous envoyer mutuellement nos cartes de vœux, non pas des cartes, mais des petits livres, tant pour lui que pour moi. Et à chaque fois, il me grillait au poteau. À chaque fois sa carte me parvenait avant qu’il ne reçoive la mienne. Cette année encore, je vais attendre la sienne, dans l’espoir qu’elle me parvienne… je vais lui envoyer la mienne, pour une fois, elle arrivera peut-être la première.
Il est l’un des deux seuls possesseurs d’un petit livre de George Auriol que j’ai publié en 2023. Un conte humoristique dont je possède le manuscrit. Edmond avait publié un recueil de contes d’Auriol quelques années auparavant, avec le concours précieux de François Caradec. Un ouvrage remarquable plein d’humour et de typographie. Je ne pouvais faire autrement que de le citer dans la notule explicative qui terminait mon petit opuscule. Et je ne suis fait un plaisir de le lui envoyer dès les 10 premiers exemplaires terminés de mon tirage. Il m’en a remercié mais il n’a jamais su que, mécontent de la trop forte rigidité de la couverture de ce petit ouvrage, je n’étais pas allé au-delà de la fabrication du 10e exemplaire. Je me suis promis de réimprimer la couverture sur un papier plus souple, mais le travail reste encore à faire.
La dernière fois que nous nous sommes vus, à Bassac, c’était le 24 août 2021, jour anniversaire de mon épouse avec laquelle j’étais passé le voir. En raison du côté un peu exceptionnel de la date, il nous retint à dîner, et à coucher. Il nous fit visiter sa maison, son imprimerie, hélas inerte en raison d’une panne irréparable de sa presse, et nous avons bavardé jusqu’à plus d’heure. Au moment de nous quitter, dans la matinée du lendemain, il me proposa d’emporter un bon gros paquet de feuilles de papier vierges qu’il avait en stock et dont il ne pouvait plus se servir puisqu’il ne pouvait plus imprimer. Le papier est maintenant dans mon atelier. Je compte bien en faire quelque chose en pensant à lui.
Encore une presse en bois pour ce quatrième jouet. Une presse à vis, comme la deuxième presse présentée, mais beaucoup plus grande qu’elle. Qu’on en juge : sa hauteur est de 34 cm hors vis, 48,5 cm vis serrée, 59,5 cm vis desserrée au maximum ; sa largeur est de 21,5 cm ; sa longueur de 42 cm. Elle peut imprimer des feuilles de papier de 11 x 15 cm, un format considérablement plus grand (heu, n’exagérons toutefois pas…) que celui possible sur les trois premières presses présentées, de l’ordre de 6 x 9 cm.

Elle est aussi la première, jusqu’à présent, à porter une étiquette en laiton qui indique sa marque et sa provenance : C’est une presse parisienne qui provient du Paradis des enfants, jeux et jouets, une boutique sise (mazette !) au coin du 156 rue de Rivoli et de la rue du Louvre, tenue par Perreau fils. Encore un jouet qui ne devait pas être prévu pour les enfants de pauvres. Mais il faut de tout pour faire un monde (comme dit l’adage), même des riches, hélas !

Un articulet du Journal des jeunes mères et de leurs bébés, daté du 1er octobre 1877 permet non seulement de dater cette presse, mais aussi de la nommer : la Mignonne. Merci Gallica.

Cette presse nous est parvenue dans un état moyen. Il nous a fallu la nettoyer et restaurer son tympan. N’ont été gardés que ses montants de bois. Le reste de ce tympan a été remplacé extérieurement par un papier marbré (pour faire joli) et intérieurement par une fine toile blanche (du drap).

Vue de dessus. Le tympan a été basculé grâce aux petites charnières. Il a été agrémenté de deux taquets supplémentaires de fabrication maison placés de part et d’autre du seul taquet d’origine. Cela pour plus de précision dans le positionnement de la feuille à imprimer. À gauche du tympan, découvert par son basculement à 180°, se trouve le marbre qui peut accueillir des caractères typographiques traditionnels. La composition (ici une petite linogravure) est serrée uniquement par deux vis en bois. Nous avons complété ce serrage par un serrage latéral que l’on distingue au-dessus de la linogravure, contre le châssis de bois du marbre. Le fond du marbre, initialement de bois seul, a été renforcé par une plaque d’acier.

Détail des taquets de fabrication maison en clinquant de laiton, collés à la va-comme-je-te-pousse sur le tympan pour les besoins de la photo (désolé !).

Une feuille de papier à imprimer ocre jaune est placée sur le tympan pour une simulation de l’impression. Pour empêcher son basculement lors du retour du tympan sur la composition censément encrée, elle est glissée sous une bande de papier blanc fixée au tympan.

Le tympan est rabattu. L’ensemble tympan-marbre peut être placé sous la platine de bois.

En tournant la vis, la platine descend pour presser le typan porteur de la feuille à imprimer contre la forme imprimante. Une fois la pression exercée, et donc l’impression réalisée, il reste à relever la platine avec la vis, à sortir le châssis-marbre, à faire basculer le tympan et à récupérer la feuille imprimée. Ne reste plus alors qu’à encrer à nouveau la forme d’impression et à placer une nouvelle feuille sur le tympan.

La Mignonne est munie d’un tiroir…

… pour y loger du petit matériel (qui ne nous est pas parvenu lors de son achat) : caractères, lingots et interlignes, serrages et clés de serrage, illustrations, etc.

Cette presse a servi (entre autres utilisations) en 1998 pour l’impression en public de la couverture du minuscule 4 bricoles, en plein air, dans le Jardin des Tuileries à Paris, lors d’une manifestation artisanale.
Les billets des trois premières presses jouets :
Petite presse 1900.
Presse pliante en bois.
Petite presse à levier en bois.
Encore une presse en bois pour ce quatrième jouet. Une presse à vis, comme la deuxième presse présentée, mais beaucoup plus grande qu’elle. Qu’on en juge : sa hauteur est de 34 cm hors vis, 48,5 cm vis serrée, 59,5 cm vis desserrée au maximum ; sa largeur est de 21,5 cm ; sa longueur de 42 cm. Elle peut imprimer des feuilles de papier de 11 x 15 cm, un format considérablement plus grand (heu, n’exagérons toutefois pas…) que celui possible sur les trois premières presses présentées, de l’ordre de 6 x 9 cm.

Elle est aussi la première, jusqu’à présent, à porter une étiquette en laiton qui indique sa marque et sa provenance : C’est une presse parisienne qui provient du Paradis des enfants, jeux et jouets, une boutique sise (mazette !) au coin du 156 rue de Rivoli et de la rue du Louvre, tenue par Perreau fils. Encore un jouet qui ne devait pas être prévu pour les enfants de pauvres. Mais il faut de tout pour faire un monde (comme dit l’adage), même des riches, hélas !

Un articulet du Journal des jeunes mères et de leurs bébés, daté du 1er octobre 1877 permet non seulement de dater cette presse, mais aussi de la nommer : la Mignonne. Merci Gallica.

Cette presse nous est parvenue dans un état moyen. Il nous a fallu la nettoyer et restaurer son tympan. N’ont été gardés que ses montants de bois. Le reste de ce tympan a été remplacé extérieurement par un papier marbré (pour faire joli) et intérieurement par une fine toile blanche (du drap).

Vue de dessus. Le tympan a été basculé grâce aux petites charnières. Il a été agrémenté de deux taquets supplémentaires de fabrication maison placés de part et d’autre du seul taquet d’origine. Cela pour plus de précision dans le positionnement de la feuille à imprimer. À gauche du tympan, découvert par son basculement à 180°, se trouve le marbre qui peut accueillir des caractères typographiques traditionnels. La composition (ici une petite linogravure) est serrée uniquement par deux vis en bois. Nous avons complété ce serrage par un serrage latéral que l’on distingue au-dessus de la linogravure, contre le châssis de bois du marbre. Le fond du marbre, initialement de bois seul, a été renforcé par une plaque d’acier.

Détail des taquets de fabrication maison en clinquant de laiton, collés à la va-comme-je-te-pousse sur le tympan pour les besoins de la photo (désolé !).

Une feuille de papier à imprimer ocre jaune est placée sur le tympan pour une simulation de l’impression. Pour empêcher son basculement lors du retour du tympan sur la composition censément encrée, elle est glissée sous une bande de papier blanc fixée au tympan.

Le tympan est rabattu. L’ensemble tympan-marbre peut être placé sous la platine de bois.

En tournant la vis, la platine descend pour presser le typan porteur de la feuille à imprimer contre la forme imprimante. Une fois la pression exercée, et donc l’impression réalisée, il reste à relever la platine avec la vis, à sortir le châssis-marbre, à faire basculer le tympan et à récupérer la feuille imprimée. Ne reste plus alors qu’à encrer à nouveau la forme d’impression et à placer une nouvelle feuille sur le tympan.

La Mignonne est munie d’un tiroir…

… pour y loger du petit matériel (qui ne nous est pas parvenu lors de son achat) : caractères, lingots et interlignes, serrages et clés de serrage, illustrations, etc.

Cette presse a servi (entre autres utilisations) en 1998 pour l’impression en public de la couverture du minuscule 4 bricoles, en plein air, dans le Jardin des Tuileries à Paris, lors d’une manifestation artisanale.
Les billets des trois premières presses jouets :
Petite presse 1900.
Presse pliante en bois.
Petite presse à levier en bois.
L’homme au coin
10 pages,
format 8,5 x 8,5 cm.
tirage à environ 30 exemplaires en typographie au plomb.
Thomas Braun
des fromages
8 pages,
format 11,2 x 9 cm.
tirage à 131 exemplaires en typographie.
CLS
Un volumen,
79 cm de long, 17,5 cm de haut.
tirage à 10 exemplaires en linogravure.
Marie-Rose de France
26 petits textes en proses poétique. Vignettes de CLS.
tirage à 120 exemplaires en typographie au plomb.
... pour ceux qui auraient la flemme de chercher.
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