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est un éditeur artisan établi en Champagne (dans le petit village de Bannes)
qui a aussi eu pendant 26 ans un atelier en Île de France (dans le petit village de Paris),
mais ne l'a plus.
L'atelier de Bannes.
On ne va pas aller jusqu’à prononcer de grandes phrases définitives comme : « Grandeur et décadence des petites presses jouets ! » avec cette cinquième presse ici présentée, mais presque. Le bois, matériau noble, y est abandonné au profit de la tôle emboutie. La fabrication est plus industrialisée ; elle met donc le jouet un peu plus à la portée des bourses qui ne sont point trop rebondies. Mais, grand avantage, ce passage à l’industrialisation et au métal a permis une plus grande complexité de la machine. Nous verrons cela bientôt. Selon toute vraisemblance, cette presse a été fabriquée aux alentour des années 1950. D’autres exemplaires que le nôtre ont été et seront (probablement) proposés en meilleur état, complets, bien à l’abri dans leur boîte en carton d’origine et dotés de tous leurs accessoires. La nôtre nous est arrivée en l’état, voici fort longtemps, avec trois châssis seulement, et la rouille qui avait alors un peu commencé son travail n’a fait que progresser au fil du temps. Les dimensions de la presse sont les suivantes : 22 cm de hauteur, 17 cm de largeur, 18,5 cm de longueur.

Cette presse reprend exactement le principe des vraies presses à platine, avec son marbre vertical et sa platine mobile, sur laquelle est placé le papier, qui vient chercher l’impression sur la composition fixée sur le marbre.

La platine, ici, est recouverte d’un caoutchouc rouge et mou qui favorise l’impression. Les taquets de positionnement du papier sont remplacés par une petite barre grise placée sur le côté inférieur et sous laquelle le papier peut être coincé. Côté marbre, tout en haut, le rectangle gris (et non encré sur la photo) est l’encrier de la presse. C’est un feutre que l’on peut imbiber d’encre à tampon. Car l’authentique encre d’imprimerie des presses déjà présentées est remplacée par de l’encre à tampon et les caractères typographiques en alliage plomb-antimoine-étain par des caractères en matière plastique souple, comme sur les timbres à composer soi-même.

La presse est actionnée par une manivelle qui entraîne des roues dentées. Sa rotation permet à la platine, et au papier placé sur elle, de venir au contact de la composition encrée du marbre pour procéder à l’impression. Dans le même mouvement, juste avant, le rouleau encreur vient encrer la composition puis, alors que le papier s’imprime, de se recharger en encre sur le tampon encreur. Il redescend pour encrer à nouveau la composition alors que la platine s’écarte du marbre pour que l’on puisse ôter la feuille imprimée et la remplacer par une feuille vierge.

Gros plan sur les caractères en matière plastique, le rouleau encreur, et la platine avec sa barre-taquet dans sa partie inférieure. Les caractères sont coincés et immobilisés en les faisant entrer un peu en force entre deux petites barres cylindriques.

À droite, un châssis de six barres cylindriques pour composer le texte. Elles permettent une composition libre de cinq lignes ; à gauche, un châssis porteur d’une illustration plastique en relief d’inspiration quelque peu coloniale. Les pays d’Afrique francophone n’avaient visiblement pas encore acquis leur indépendance au moment de la fabrication du jouet.
Les billets des quatre premières presses jouets :
Petite presse 1900.
Presse pliante en bois.
Petite presse à levier en bois.
Grande presse à vis en bois.
On ne va pas aller jusqu’à prononcer de grandes phrases définitives comme : « Grandeur et décadence des petites presses jouets ! » avec cette cinquième presse ici présentée, mais presque. Le bois, matériau noble, y est abandonné au profit de la tôle emboutie. La fabrication est plus industrialisée ; elle met donc le jouet un peu plus à la portée des bourses qui ne sont point trop rebondies. Mais, grand avantage, ce passage à l’industrialisation et au métal a permis une plus grande complexité de la machine. Nous verrons cela bientôt. Selon toute vraisemblance, cette presse a été fabriquée aux alentour des années 1950. D’autres exemplaires que le nôtre ont été et seront (probablement) proposés en meilleur état, complets, bien à l’abri dans leur boîte en carton d’origine et dotés de tous leurs accessoires. La nôtre nous est arrivée en l’état, voici fort longtemps, avec trois châssis seulement, et la rouille qui avait alors un peu commencé son travail n’a fait que progresser au fil du temps. Les dimensions de la presse sont les suivantes : 22 cm de hauteur, 17 cm de largeur, 18,5 cm de longueur.

Cette presse reprend exactement le principe des vraies presses à platine, avec son marbre vertical et sa platine mobile, sur laquelle est placé le papier, qui vient chercher l’impression sur la composition fixée sur le marbre.

La platine, ici, est recouverte d’un caoutchouc rouge et mou qui favorise l’impression. Les taquets de positionnement du papier sont remplacés par une petite barre grise placée sur le côté inférieur et sous laquelle le papier peut être coincé. Côté marbre, tout en haut, le rectangle gris (et non encré sur la photo) est l’encrier de la presse. C’est un feutre que l’on peut imbiber d’encre à tampon. Car l’authentique encre d’imprimerie des presses déjà présentées est remplacée par de l’encre à tampon et les caractères typographiques en alliage plomb-antimoine-étain par des caractères en matière plastique souple, comme sur les timbres à composer soi-même.

La presse est actionnée par une manivelle qui entraîne des roues dentées. Sa rotation permet à la platine, et au papier placé sur elle, de venir au contact de la composition encrée du marbre pour procéder à l’impression. Dans le même mouvement, juste avant, le rouleau encreur vient encrer la composition puis, alors que le papier s’imprime, de se recharger en encre sur le tampon encreur. Il redescend pour encrer à nouveau la composition alors que la platine s’écarte du marbre pour que l’on puisse ôter la feuille imprimée et la remplacer par une feuille vierge.

Gros plan sur les caractères en matière plastique, le rouleau encreur, et la platine avec sa barre-taquet dans sa partie inférieure. Les caractères sont coincés et immobilisés en les faisant entrer un peu en force entre deux petites barres cylindriques.

À droite, un châssis de six barres cylindriques pour composer le texte. Elles permettent une composition libre de cinq lignes ; à gauche, un châssis porteur d’une illustration plastique en relief d’inspiration quelque peu coloniale. Les pays d’Afrique francophone n’avaient visiblement pas encore acquis leur indépendance au moment de la fabrication du jouet.
Les billets des quatre premières presses jouets :
Petite presse 1900.
Presse pliante en bois.
Petite presse à levier en bois.
Grande presse à vis en bois.

Quand je suis avec un ami, je ne pense pas toujours (généralement : pas du tout) à le prendre en photo. Je suis avec l’ami, et c’est tout, et c’est bien. Je n’ai pas de photo d’Edmond. J’ai pris la photo de ce portrait sculpté d’un autre qui se prétend imprimeur de face, juste après avoir quitté Edmond, la dernière fois que je l’ai vu. C’était probablement à l’abbaye de Bassac.
Je ne lis plus la presse ni les journaux depuis bien longtemps. J’écoute la radio et je regarde les informations télévisées de façon épisodique. Je ne suis abonné à aucun site internet d’information. Je n’ai pas appris la mauvaise nouvelle au moment où elle est arrivée : Plein Chant est en deuil, Edmond Thomas est mort. Elle vient à peine de m’être transmise aujourd’hui par mon épouse Catherine qui voulait lui acheter un livre.
Malgré le fait que nous ne nous voyions pas beaucoup en raison de notre éloignement géographique, j’aimais Edmond d’une amitié forte et sincère. Je pensais souvent à lui, et je continuerai à le faire. J’aimais son radicalisme anti-grandes-villes et anti-parisianisme. J’aimais sa très grande culture. J’aimais son amour pour les prol, les auteurs prolétariens, amour que je partage sans en avoir la connaissance qu’il en avait. Je me souviens de ma première visite à Bassac pour aller le voir. Il habitait encore un bout de l’abbaye. Nous avons passé une soirée entière à bavarder assis côte à côte sur un canapé en sirotant du cognac (si je me souviens bien). Face à nous, un grand et haut mur, rempli d’étagères bourrées de livres. Je l’ai complimenté sur cette bibliothèque, il m’a répondu que ce n’était pas toute sa bibliothèque, seulement les auteurs prolétariens. Je ne m’émeut pas très souvent devant la bibliothèque des amis ou des relations, mais là je fus impressionné.
Je pense qu’il appréciait en moi mon radicalisme de typographe au plomb, « à l’ancienne », comme il convient de dire de nos jours où tout est numérique, pas encore les bipèdes mais je ne désespère pas (ou plutôt, si !), on finira bien par y arriver. Lors de cette longue conversation, il avait apprécié une de mes idées — que je me suis bien empressé de ne pas réaliser — qui consistait en la création d’une collection de petits livres dont chaque volume aurait été réalisé dans un procédé d’impression différent. Une sorte de manuel technique appliqué en plusieurs tomes. J’avais même poussé le vice jusqu’à imaginer que ce pourrait être le même texte repris à chaque fois. Ce qui lui avait paru un peu excessif.
Nous ne nous voyions que peu souvent mais nous ne manquions pas de nous envoyer mutuellement nos cartes de vœux, non pas des cartes, mais des petits livres, tant pour lui que pour moi. Et à chaque fois, il me grillait au poteau. À chaque fois sa carte me parvenait avant qu’il ne reçoive la mienne. Cette année encore, je vais attendre la sienne, dans l’espoir qu’elle me parvienne… je vais lui envoyer la mienne, pour une fois, elle arrivera peut-être la première.
Il est l’un des deux seuls possesseurs d’un petit livre de George Auriol que j’ai publié en 2023. Un conte humoristique dont je possède le manuscrit. Edmond avait publié un recueil de contes d’Auriol quelques années auparavant, avec le concours précieux de François Caradec. Un ouvrage remarquable plein d’humour et de typographie. Je ne pouvais faire autrement que de le citer dans la notule explicative qui terminait mon petit opuscule. Et je ne suis fait un plaisir de le lui envoyer dès les 10 premiers exemplaires terminés de mon tirage. Il m’en a remercié mais il n’a jamais su que, mécontent de la trop forte rigidité de la couverture de ce petit ouvrage, je n’étais pas allé au-delà de la fabrication du 10e exemplaire. Je me suis promis de réimprimer la couverture sur un papier plus souple, mais le travail reste encore à faire.
La dernière fois que nous nous sommes vus, à Bassac, c’était le 24 août 2021, jour anniversaire de mon épouse avec laquelle j’étais passé le voir. En raison du côté un peu exceptionnel de la date, il nous retint à dîner, et à coucher. Il nous fit visiter sa maison, son imprimerie, hélas inerte en raison d’une panne irréparable de sa presse, et nous avons bavardé jusqu’à plus d’heure. Au moment de nous quitter, dans la matinée du lendemain, il me proposa d’emporter un bon gros paquet de feuilles de papier vierges qu’il avait en stock et dont il ne pouvait plus se servir puisqu’il ne pouvait plus imprimer. Le papier est maintenant dans mon atelier. Je compte bien en faire quelque chose en pensant à lui.

Quand je suis avec un ami, je ne pense pas toujours (généralement : pas du tout) à le prendre en photo. Je suis avec l’ami, et c’est tout, et c’est bien. Je n’ai pas de photo d’Edmond. J’ai pris la photo de ce portrait sculpté d’un autre qui se prétend imprimeur de face, juste après avoir quitté Edmond, la dernière fois que je l’ai vu. C’était probablement à l’abbaye de Bassac.
Je ne lis plus la presse ni les journaux depuis bien longtemps. J’écoute la radio et je regarde les informations télévisées de façon épisodique. Je ne suis abonné à aucun site internet d’information. Je n’ai pas appris la mauvaise nouvelle au moment où elle est arrivée : Plein Chant est en deuil, Edmond Thomas est mort. Elle vient à peine de m’être transmise aujourd’hui par mon épouse Catherine qui voulait lui acheter un livre.
Malgré le fait que nous ne nous voyions pas beaucoup en raison de notre éloignement géographique, j’aimais Edmond d’une amitié forte et sincère. Je pensais souvent à lui, et je continuerai à le faire. J’aimais son radicalisme anti-grandes-villes et anti-parisianisme. J’aimais sa très grande culture. J’aimais son amour pour les prol, les auteurs prolétariens, amour que je partage sans en avoir la connaissance qu’il en avait. Je me souviens de ma première visite à Bassac pour aller le voir. Il habitait encore un bout de l’abbaye. Nous avons passé une soirée entière à bavarder assis côte à côte sur un canapé en sirotant du cognac (si je me souviens bien). Face à nous, un grand et haut mur, rempli d’étagères bourrées de livres. Je l’ai complimenté sur cette bibliothèque, il m’a répondu que ce n’était pas toute sa bibliothèque, seulement les auteurs prolétariens. Je ne m’émeut pas très souvent devant la bibliothèque des amis ou des relations, mais là je fus impressionné.
Je pense qu’il appréciait en moi mon radicalisme de typographe au plomb, « à l’ancienne », comme il convient de dire de nos jours où tout est numérique, pas encore les bipèdes mais je ne désespère pas (ou plutôt, si !), on finira bien par y arriver. Lors de cette longue conversation, il avait apprécié une de mes idées — que je me suis bien empressé de ne pas réaliser — qui consistait en la création d’une collection de petits livres dont chaque volume aurait été réalisé dans un procédé d’impression différent. Une sorte de manuel technique appliqué en plusieurs tomes. J’avais même poussé le vice jusqu’à imaginer que ce pourrait être le même texte repris à chaque fois. Ce qui lui avait paru un peu excessif.
Nous ne nous voyions que peu souvent mais nous ne manquions pas de nous envoyer mutuellement nos cartes de vœux, non pas des cartes, mais des petits livres, tant pour lui que pour moi. Et à chaque fois, il me grillait au poteau. À chaque fois sa carte me parvenait avant qu’il ne reçoive la mienne. Cette année encore, je vais attendre la sienne, dans l’espoir qu’elle me parvienne… je vais lui envoyer la mienne, pour une fois, elle arrivera peut-être la première.
Il est l’un des deux seuls possesseurs d’un petit livre de George Auriol que j’ai publié en 2023. Un conte humoristique dont je possède le manuscrit. Edmond avait publié un recueil de contes d’Auriol quelques années auparavant, avec le concours précieux de François Caradec. Un ouvrage remarquable plein d’humour et de typographie. Je ne pouvais faire autrement que de le citer dans la notule explicative qui terminait mon petit opuscule. Et je ne suis fait un plaisir de le lui envoyer dès les 10 premiers exemplaires terminés de mon tirage. Il m’en a remercié mais il n’a jamais su que, mécontent de la trop forte rigidité de la couverture de ce petit ouvrage, je n’étais pas allé au-delà de la fabrication du 10e exemplaire. Je me suis promis de réimprimer la couverture sur un papier plus souple, mais le travail reste encore à faire.
La dernière fois que nous nous sommes vus, à Bassac, c’était le 24 août 2021, jour anniversaire de mon épouse avec laquelle j’étais passé le voir. En raison du côté un peu exceptionnel de la date, il nous retint à dîner, et à coucher. Il nous fit visiter sa maison, son imprimerie, hélas inerte en raison d’une panne irréparable de sa presse, et nous avons bavardé jusqu’à plus d’heure. Au moment de nous quitter, dans la matinée du lendemain, il me proposa d’emporter un bon gros paquet de feuilles de papier vierges qu’il avait en stock et dont il ne pouvait plus se servir puisqu’il ne pouvait plus imprimer. Le papier est maintenant dans mon atelier. Je compte bien en faire quelque chose en pensant à lui.
L’homme au coin
10 pages,
format 8,5 x 8,5 cm.
tirage à environ 30 exemplaires en typographie au plomb.
Thomas Braun
des fromages
8 pages,
format 11,2 x 9 cm.
tirage à 131 exemplaires en typographie.
CLS
Un volumen,
79 cm de long, 17,5 cm de haut.
tirage à 10 exemplaires en linogravure.
Marie-Rose de France
26 petits textes en proses poétique. Vignettes de CLS.
tirage à 120 exemplaires en typographie au plomb.
... pour ceux qui auraient la flemme de chercher.
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