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Thomas Braun
des fromages
8 pages,
format 11,2 x 9 cm.
tirage à 131 exemplaires en typographie.
CLS
Un volumen,
79 cm de long, 17,5 cm de haut.
tirage à 10 exemplaires en linogravure.
Marie-Rose de France
26 petits textes en proses poétique. Vignettes de CLS.
tirage à 120 exemplaires en typographie au plomb.
Pierre Pinelli
24 pages,
format 15 x 20 cm.
tirage à 100 exemplaires en typographie au plomb.
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... for those who are too lazy to seek.
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Linen - by cls
Bien sûr, bien sûr, les photos sont un peu pourraves. Normal. Une photo ne peut être que pourrave quand on espère qu’elle soit un reflet exact de la réalité. Ouais... mais faudrait d’abord savoir ce qu’est la réalité. Refrain connu. Ce qu’on perçoit et qu’on nomme réalité, nous les bipèdes qu’on dit de nous-mêmes qu’on est doté de raison (faudrait aussi savoir ce qu’est la raison), avec nos cinq minables petits sens qu’on ne sait même pas dans quel sens ils fonctionnent, qui captent ce qu’ils peuvent, et qu’on comprend ce qu’ils ont capté avec l’attention qu’on peut, est-ce que c’est ça la réalité ? Et est-ce que la réalité bipédique est la même que la réalité de la mouche (ou de l’abeille, c’est plus noble comme bestiole), ou la réalité du crocodile, ou la réalité du bousier coprophage, ou (pour faire plaisir aux petlovers) la réalité des chiens, des chats ou des cochons d’Inde ? Ou la réalité du nénuphar aquatique, ou celle du pavot somnifère, ou celle de la feuille de coca du Pérou, parce que qu’elles doivent bien avoir une réalité, les plantes, elles aussi ?
Les plantes, on y vient. Les photos qui sont ou qui ne sont pas un reflet (dans quel miroir ?) de la réalité, qu’on voit, là, dans ce billet, sont, l’un dans l’autre, des photos d’un champ de lin. Bien, on avance. D’un champ de lin en fleur. Et c’est là où ça débloque par rapport à ce qu’on perçoit avec nos yeux de bipèdes censés être évolués et qu’on nomme réalité, alors qu’on ne sait même pas ce que veut dire ce mot de réalité, la couleur des fleurs de lin des photos n’est pas la même que la couleur qu’on voit avec nos yeux de bipède. Est-ce grave ? Non. Demandez à n’importe quelle abeille qui passe ce qu’elle en pense, elle vous dira qu’elle s’en fout comme de son premier voyage pollinisateur. Le bleu de la fleur de lin, pour nous, est d’un bleu pâle, qu’on peut trouver assez chouette, et qui n’a strictement rien à voir avec le bleu du myosotis, ou le bleu du ciel, ou le bleu du lapis-lazuli (c’est beau, ce mot lapis-lazuli, on dirait une petite fille qui danse en robe pastel avec une couronne tressée de myosotis et de bleuets au front), ou le bleu délavé et scandinave des yeux de la petite amie du cousin de ton voisin de palier. Il a pas de palier, ton voisin, pas grave, on supprime le palier, et on garde le voisin. Et si t’as pas de voisin, va voir à Oulan-Bator ou à Tombouctou si j’y suis.
Le lin, ça c’est une chouette plante ! Avec sa graine, on fait de l’huile, et avec sa tige, on fait du fil. Vachement utile, le lin. Surtout pour les vieillards pas encore trop séniles comme moi qui continuent, contre vents et marées (heu... du vent, y’en a dans la Champagne où j’écris ce billet informe, mais des marées... y’en a plus depuis le Crétacé ; les dinosaures ont connu, pas moi, j’suis pas assez vieux), qui, comme moi, contre vent d’Est ou vent d’Ouest, continuent à faire des livres avec des petits bouts de plomb, de l’encre, du papier et du fil de couture.
Avec l’huile de lin qu’on fait bouillir, on obtient du vernis, qu’on mélange avec du noir de fumée, et on obtient de l’encre pour mettre sur les petits bouts de plomb afin de salir le papier. Avec le fil de lin et une aiguille, on coud les petits livres fabriqués pour que les feuilles, ou les cahiers, se barrent pas dans tous les sens. Et le fil de lin, c’est le plus solide de tous les fils végétaux de le Monde entier ! Voilà pourquoi, j’suis ému quand je passe à côté d’un champ de lin en fleur.
... Et en plus, avec le lin, on fait des draps si farabuleux qu’un éditeur-typographe au plomb, allongé entre eux fait des rêves d’Alde Manuce, de Christophe Plantin, de Fournier le jeune, d’Ambroise Didot, de Guy Lévis Mano... et de Gutenberg, bien sûr ! Euh, on m’a dit qu’aujourd’hui, c’était la fête des paires. Donc, la fête des paires de draps de lit en lin. Youpi !
P.-S. (10 minutes plus tard) : Et avec les draps de lin qu’on a bien rêvé dedans pendant des années et des années, qu’ils sont devenus tout usés, plus fatigués que l’éditeur-typographe qui dort dedans, que les pauvres ne sont plus utilisables sur un lit parce qu’ils sont déchirés, troués, enloqués d’un peu partout, on les refile à un papetier à l’ancienne qui va en faire de la pâte à papier, puis du papier à partir de la pâte. Du papier si tant beau, si tant agréable au toucher, si tant sensuel qu’on ne peut pas faire autrement que de fabriquer des chouettes livres avec, imprimés avec de l’encre de vernis d’huile de lin et cousus avec du fil de lin. Et toc !
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