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Thomas Braun
des fromages
8 pages,
format 11,2 x 9 cm.
tirage à 131 exemplaires en typographie.
CLS
Un volumen,
79 cm de long, 17,5 cm de haut.
tirage à 10 exemplaires en linogravure.
Marie-Rose de France
26 petits textes en proses poétique. Vignettes de CLS.
tirage à 120 exemplaires en typographie au plomb.
Pierre Pinelli
24 pages,
format 15 x 20 cm.
tirage à 100 exemplaires en typographie au plomb.
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... for those who are too lazy to seek.
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On l’aura sans doute compris à la lecture de certains des précédents billets, je ne cautionne pas vraiment, ou du moins pas toujours, pour tout dire, pas souvent, les actes et les comportements des bipèdes mes contemporains.
De passage, voici peu, sur la lande de Monteneuf, j’ai été conquis, éberlué, fasciné, bouleversé... et plein d’autres sentiments comme ça, à la vue des menhirs que nos ancêtres bipèdes ont érigés sur cette lande. Et cela sans tracto-pelle, sans manitou, sans grue élévatrice, sans aucun engin de levage... avec simplement leur volonté d’ériger ces pierres, leur force musculaire, leur intelligence et peut-être quelques cordes qu’ils avaient fabriquées.
La lande est interdite à tout véhicule, y compris les bipédomoteurs, les vélocipèdes sont tolérés sur certains chemins, les piétons seuls sont les bienvenus s’ils ne font qu’admirer sans détruire, sans saccager, sans dégrader, sans prélever des souvenirs qui finiront par être oubliés dans un tiroir de commode, ou jetés.
Les visiteurs étant rares au moment où je suis passé, j’ai pu admirer en silence et, malgré mon manque de mysticisme, tenter de communiquer avec les ancêtres et leur volonté.
Assez loin, à pied, des menhirs, pour ne pas polluer la vue, se trouve un bâtiment où l’on peut s’informer et soulager ses envies triviales, ce qui évite de saloper la lande. Le bâtiment dispose d’un livre d’or. Au milieu des commentaires admiratif ou banals, j’y ai déposé ces quelques lignes :
Je me souviens... je suis passé par là, il y a 60 ou 70 000 ans... je ne me souviens plus très bien de la date précise. J’étais venu voir un copain. En arrivant, je le vois dresser un gros caillou.
— Tu pourrais venir m’aider !... qu’il me dit. Je l’aide, et au passage, je lui demande :
—Tu sais pourquoi tu fais ça ?
— T’occupes ! qu’il me répond.
— Mais ça sert à quoi ?
— Oh ! tu me bassines ! C’est gentil de m’avoir aidé mais maintenant va voir à Carnac si j’y suis !
Une récente correspondante helvète, correctrice de son état, m’a signalé l’intéressant logo de l’organisme de liaison des hautes écoles suisses swissuniversities.
On constate que les points sur les « i » bas de casse ne sont pas suscrits comme on a l’habitude de les voir, mais souscrits. Cette fantaisie tout à fait autorisée puisqu’il s’agit d’un logo, permet quelques réflexions et prolongements.
Tout d’abord, on constate que les signes diacritiques et accents liés à l’utilisation de l’alphabet romain sont en général suscrits : ~ ´ ` ^ ˇ ∘. Les rares signes souscrits utilisés couramment sont la cédille du français et l’ogonek du polonais. Mais, si l’on veut, on a le droit d’ajouter tout un tas de bazar au-dessus et au-dessous des lettres pour des usages plus particuliers, voir accentedletters.com.
Les « i » au point souscrit du logo m’ont remis en mémoire un travail ancien publié par le Collège de ’Pataphysique, travail dû à Raymond Prince :
Il faut lire le titre de ce bref mais passionnant ouvrage : Le con souscrit. L’auteur propose, essentiellement pour réduire le nombre de signes d’une composition, de remplacer la syllabe « con », contenue dans le mot contenue et dans une foule d’autres mots, par le triangle fendu pointe en bas, symbolisant l’intimité féminine dont l’une des appellations vulgaires a été stigmatisée par Georges Brassens dans une chanson. L’utilisation du con souscrit est expliquée très simplement dans l’ouvrage de Raymond Prince.
La genrification des mots étant une préoccupation récente, tout comme l’est l’utilisation de raccourcis graphiques comme l’écriture inclusive qui veut n’oublier personne, ce qui est louable, mais qui perturbe gravement la compréhension du texte tant qu’on ne l’aura pas imposée depuis plusieurs générations pendant la période d’apprentissage de la lecture chez les jeunes bipèdes avides de savoir.
Une autre solution, imaginée par votre serviteur voici quelques années, résout genrification et inclusion. Deux signes souscrits simples, un pour le féminin, un pour le masculin, permettent de genrer les mots sans perturber la lecture car on peut les ignorer si on le souhaite. Pour symboliser le féminin on peut reprendre le signe de Raymond Prince et pour le masculin, un simple tréma souscrit pourrait suffire. Exemple :
Le mot pompier au triangle souscrit signifie que ce soldat du feu est une soldate, et cette occurrence de sage-femme au tréma souscrit signifie que la personne qui exerce cette noble profession est un homme.
La présence, côte à côte des deux signes souscrits permet l’inclusion masculin-féminin sous un mot qui est grammaticalement masculin ou féminin. Ne reste plus qu’à évoquer le cas des personnes qui ne se veulent pas genrées du tout dont le signe souscrit pourrait être un cercle vide à l’imitation du « ring » suscrit des langues nordiques ; et le cas des personnes surgenrées, connues depuis l’Antiquité sous le nom d’hermaphrodites, dont le signe souscrit pourrait être le triangle féminin dont la pointe serait accotée des deux points du tréma.
Certes, proposer un tel système relève un peu de l’utopie, mais c’est une modeste tentative pour faire avancer les choses. Voilà, voilà, c’est tout pour aujourd’hui, bande de bipèdes genrés !
Il y a des murs vierges, et des murs qui ne le sont plus. Ceux-là peuvent être tagués (beurk !), graphés, sloganés*, ou poétisés. Ce mur-là, au-dessus, est poétisé d’un distique poétique, et tic, et tac, et toc. Un distique qui rime (refrain, parfum) pour que le passant qui passe — et qui n’est pas trop pressé de se rendre à son boulot (le matin) ou de retrouver sa petite famille (le soir) — puisse s’arrêter et le lire et comprendre que c’est de la poésie et s’en imprégner l’âme et le corps jusqu’à ce que les synapses provisoires pètent et que le passant qui passe oublie tout de sa lecture parce qu’il a autre chose à faire qu’à penser à la poésie vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
C’est pas seulement la rime qui fait qu’on sait que c’est de la poésie. La rime, c’est plus obligatoire depuis quelques lurettes. C’est qu’on ne comprend pas tout quand on lit. Parce que la poésie, ce n’est pas des mots, pas du langage, pas du discours politique, pas de la notice d’utilisation. D’ailleurs, il n’y a pas de notice d’utilisation pour la poésie, cela dit en passant, comme le passant qui passe et qui a lu le distique poétique. La poésie, c’est une excrétion de l’âme qui s’exprime avec des mots parce qu’elle ne peut pas faire autrement pour se faire comprendre des bipèdes comme, par exemple, les passants qui passent.
Quand il n’y a pas de bipèdes qui traînent dans le coin, la poésie, elle flotte dans l’air, comme une âme en peine. Elle scrute, elle scrute, elle scrute... et quand elle trouve un bipède à son goût et à la portée de sa main (Est-ce qu’elle a des mains, la poésie ?... sais pas.), paf ! elle lui tombe sur le paletot et elle l’imprègne. Parce que, faut pas croire que la poésie imprègne n’importe qui. Elle sélige. Elle choisit. Elle élit. Et l’élu est sacré Poète (avec un P majuscule, s’il vous plaît !), d’un seul coup. Et d’un seul coup, il y a une petite lueur dorée qui flotte au-dessus de sa tête. La poésie, c’est comme une maladie. Euh, c’est pas comme une maladie, c’est une maladie. Tout court. Grave, la maladie. On choisit pas quand on l’attrape et on ne peut jamais s’en débarrasser. On a beau faire, c’est fini, on l’a, on la garde. On peut pas faire autrement.
La poésie, elle vous fait pas tousser, et vous donne pas de la température, non. Elle vous fait prononcer des mots que le vulgaire passant qui passe ne comprend pas toujours. C’est comme ça, c’est le symptôme. Bien sûr, les autres qui ont attrapé la maladie de la poésie, ils comprennent, eux ! Et il font des clins d’œils pour dire qu’ils ont compris, et ils font des sourires, et ils tapent dans leurs mains et ils disent « Bravo, bravo ! ».
Là, dans le distique du mur, on a « l’assiduité du refrain ». Est-ce que c’est assidu, un refrain ? Sais pas trop... c’est répétitif, ça, oui, mais assidu... Quand on a un boulot à faire et qu’on ne recule pas pour le faire, qu’on ne procrastine pas, on est assidu ; mais quand on a un refrain dans la tête parce qu’on a entendu une chanson stupide à la radio ou sur son téléphone connecté dent-bleue, on a la tête farcie du refrain répété en boucle, répétitif à domphe, si tant qu’on a envie qu’il sorte de la tête fissa-fissa.
Il y a aussi « la cigüe de ton parfum ». Est-ce qu’on fait du parfum avec de la cigüe ? Là encore, sais pas. Faudrait demander à Socrate. Mais Socrate, il est mort, il peut pas répondre. Et puis Socrate, il est philosophe, pas poète, il sait sûrement pas répondre. Peut-être même qu’il ne se parfumait pas à la cigüe, allez donc savoir !
Et dans ce bout de phrase à la cigüe, on a un « ton ». Le poète s’adresse à son égérie pour dire qu’il a tout pigé et que le parfum de l’égérie est dangereux comme de la cigüe et chiant comme un refrain qui se répète. C’est tout ? Oui, c’est tout. Du moins, c’est tout ce que j’ai pigé, moi. Mais moi, je ne suis pas poète, alors...
__________
* Ornés d’un slogan politique ou syndical, vous aviez tous compris. Cette note astérisque (et périls) était inutile, hein ?
Une œuvre d’art en noir et blanc, sur papier et sur un mur. Une question se pose à son sujet : Est-elle purement graphique et ludique ou bien porte-t-elle un sens qu’il faut découvrir ? Certaines répétitions de motifs pourraient laisser penser à une écriture et à un texte caché... mais ne serait-ce pas un leurre imaginé par l’artiste pour que le spectateur ait le désir de chercher sans rien trouver d’autre que la contemplation longue, répétée et attentive de l’œuvre. Une manière pour l’artiste de capturer le spectateur sans qu’il s’en rende compte.
Chercher, même sans rien trouver, n’est-ce pas progresser ?
Bien que provisoirement en dehors de ma région d’évolution habituelle, j’ai fini par trouver à me rendre à une brocante pas trop loin de mon endroit de séjour. Découvrir une nouvelle petite ville ou un nouveau village est l’un des plaisirs premiers de l’opération. La brocante est secondaire, surtout lorsqu’on ne cherche rien de particulier ou même rien du tout.
Paysage de pré- ou de post-moisson pendant tout le chemin. Villages endormis d’un sommeil dominical. Une surprise — désagréable — en arrivant à la brocante. Un sas et une queue pour y entrer.
Il faut payer pour chiner ! En plus de soixante ans de brocante et de chine, c’est la première fois que ça m’arrive. Payer pour avoir le droit d’acheter des trucs tout pourris, ou pas trop pourris, ou pas pourris du tout mais d’occase, sans aucune garantie, sans aucun brevet, pas même SGDG. C’est fort de café, de thé ou de maté ! Par la barbe de Gutenberg, j’étais outré !
— Ah, parce qu’il faut payer... j’ai jamais vu ça !
Un dans la queue devant moi me regarde de travers.
— C’est à cause du défilé des voitures anciennes.
— Mais moi, je m’en fous des voitures anciennes, je viens pour la brocante.
Je sors de la file en rouméguant « Puisque c’est comme ça, moi, j’y vais pas ! » Et je téléphone à ma pouse, que ça la bassine, elle, les brocantes, qu’elle préfère se balader dans le village ou dans la campagne environnante.
— Tu as tort, tu devrais y aller quand même... tu te prives de ton petit plaisir de chiner...
Je reroumègue et je me remets dans la file... et je sors 1 euro de ma poche. C’est pas le prix, c’est le principe. J’imagine la généralisation de la chose.
— Bonjour, Monsieur le Primeur, je voudrais un kilo de tomates, s’il vous plaît...
— Vous avez payé le droit d’entrer dans le magasin ? Non ? Faites la queue comme tout le monde, c’est 1 euro pour avoir le droit d’acheter mes légumes...
Cochonnerie de société de consommation jusqu’à la satiété et même au-delà ! Société de cons, dernière sommation !
J’entre dans le parc — un chouette parc avec de chouettes arbres tout autour — et les bagnoles dites anciennes se barrent au moment où j’arrive en empuantissant l’air pur du parc avec leurs gaz d’échappements putrides, toxiques et visqueux. Un comble. Je paye à cause de bagnoles dont je me fous comme de ma première bambinette, elle se barrent quand j’arrive et elles pourrissent l’air qui serait resté pur sans elles. Finalement, j’ai payé une entrée à une manifestation qui aurait dû être gratuite simplement pour me faire intoxiquer les poumons.
Et, bien sûr, j’ai rien trouvé dans cette brocante... C’est tant mieux, car je n’avais pas envie d’acheter quoi que ce soit. Mais mon plaisir de chiner pour ne rien trouver avait été gâché grave !
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