Les
espaces dans le texte sont les blancs disposés entre les mots
ou les signes. Ces blancs permettent à l’œil d’identifier
ainsi plus facilement chacun d’eux puisqu’ils en délimitent
le début et la fin. Ils semblent indispensables à la
lecture mais ils n’ont pas toujours existé. Dans les
plus vieux textes grecs (grec d’inscription) les mots n’étaient
pas séparés et devaient leur identification à
la seule perspicacité du lecteur.
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On
trouvera ci-contre une simulation d’un texte sans espacement avec
la première phrase du paragraphe précédent. |
LESESPACESDANS
LETEXTESONTLESBLANCS
DISPOSESENTRELESMOTS. |
LES ESPACES DANS
LE TEXTE SONT LES BLANCS
DISPOSES ENTRE LES MOTS. |
Il
est plus agréable de lire ce texte alors que les blancs ont été
rétablis. Ce simple exemple tente de prouver qu’un espacement
correct contribue au confort de la lecture. Mais avant de continuer
dans l’étude des espacements, il convient de donner quelques
définitions pour fixer de manière précise certains
mots de vocabulaire. On notera au passage qu’en typographie le
mot espace est de genre féminin.
Les abréviations
suivantes seront utilisées dans les définitions :
TP pour typographie au plomb,
MP pour logiciel de mise
en page, TT pour traitement
de texte.
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point
typographique
Nom de l’unité
de mesure utilisée en typographie. Il convient donc de ne pas
confondre point (unité de mesure) et point
(signe de ponctuation). Il existe deux points typographiques :
le point didot d’origine française, utilisé
dans la plupart des pays sauf dans le monde anglo-saxon et le point
pica utilisé dans le monde anglo-saxon et au Japon.
Le point didot est fondée
sur le système de mesure de l’Ancien Régime qui
était en vigueur avant que la Révolution n’impose
le mètre comme mesure de longueur. Il vaut 1/72 du pouce royal
soit approximativement 0,376 mm. son multiple qui compte 12 points
s’appelle le douze ou cicéro.
Le point pica est, de
façon similaire, fondé sur le pouce impérial et
vaut approximativement 0,352 mm. Son multiple compte 12 points
et s’appelle le pica. Le système pica est adopté
par défaut dans les logiciels de traitement de texte et les logiciels
de mise en page puisque ces logiciels nous viennent pour la plupart
du monde anglo-saxon. Mais en France, dans la typographie au plomb,
seul le point didot est utilisé.
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corps
Hauteur d’un caractère
exprimée en points. Cette hauteur est approximativement celle
que l’on peut mesurer du bas d’une lettre descendante (p,
q) au sommet d’une lettre montante (b, d, l). Un caractère
de corps 18 aura 18 points de haut (soit 1 douze et 6 points).
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cadratin 
Espace dont la largeur
est égale au corps du caractère (section carrée).
Un cadratin de corps 24 aura 24 points de large (et, bien
sûr, 24 points de haut). Ils servent à créer
des renfoncements ou des espacements systématiques : renfoncements
aux alinéas (paragraphes), réglage des blancs dans les
tableaux, etc.
TP :
existe sous la forme d’un parallélépipède
de section carrée.
MP :
existe, mais peut très bien ne pas être tout à fait
de section carrée.
TT :
n’existe pas.
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demi-cadratin 
Espace
dont la largeur est égale à la moitié du corps
du caractère. Un demi-cadratin de corps 24 aura 12 points
de large (et 24 points de haut). Ils servent, conjointement avec
les cadratins pour créer des renfoncements ou des espacements
systématiques. Ils servent également à l’alignement
des tableaux de chiffres (les chiffres dans les polices de caractères
correctement réalisées ont tous une largeur d’un
demi-cadratin).
TP :
existe sous la forme d’un parallélépipède
dont la section est un demi-carré.
MP :
existe, mais peut très bien ne pas être tout à fait
égal à un demi-carré.
TT :
n’existe pas.
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cadrats 
Espaces systématiques
dont la largeur est multiple du demi-cadratin et supérieure au
cadratin.
TP :
existent sous la forme de parallélépipèdes oblongs
qui servent à terminer les lignes creuses.
MP :
n’existent pas.
TT :
n’existent pas.
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espaces
fortes 
Espaces dont la largeur
est égale au 1/4 ou au 1/3 du corps.
TP :
existent. Elles servent à l’espacement ordinaire des mots.
MP :
n’existent pas. Voir espace ordinaire.
TT :
n’existent pas. Voir espace ordinaire.
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espaces
moyennes 
Espaces
dont la largeur va d’une largeur de 1 point 1/2 au 1/6
du corps.
TP :
existent. Elles servent à la justification des lignes et à
l’espacement de certaines ponctuations.
MP :
n’existent pas. Voir espaces fines (MP).
TT :
n’existent pas.
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espaces
fines 
Espaces
dont la définition n’est pas la même suivant qu’on
a affaire à la TP ou à
la MP. Cf. plus bas.
TP :
espaces dont la largeur est de 1/2 point ou de 1 point. Elles
servent à la justification des lignes et à l’espacement
de certaines ponctuations.
MP :
espaces équivalentes et de même emploi que les espaces
moyennes de TP. Voir espaces
moyennes (TP).
TT :
n’existent pas.
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espace
ordinaire 
Espace
obtenue grâce à la barre d’espace d’un
clavier. Elle sert à l’espacement ordinaire entre deux
mots.
TP :
n’existe pas en composition manuelle. Existent d’une certaine
façon en composition mécanique (Linotype, Monotype).
MP :
existe.
TT :
existe.
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espace
insécable 
Espace
entre deux entités typographiques (mots, ponctuations, signes)
qui empêche leur séparation par un retour à la ligne.
TP :
n’existe pas.
MP :
existe.
TT :
existe.
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espacements
1/3 |
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espacements
2/3 |